Le groupe ASTEK (2400 salarié-es) atteint 30% de turn-over - comprendre "taux de
renouvellement"; lorsque vous ajoutez à cela une baisse des embauches, alors vous obtenez une chute des effectifs de 8% !
ASTEK distingue le personnel dit de «structure », travaillant pour et au sein de
l'entreprise, des consultant-e-s en prestation chez les clients, ou parfois en agence sur des plateaux. N'allez évidemment pas y
voir du prêt de main d'œuvre, les missions sont généralement de courte durée... au
regard de votre espérance de vie s'entend. Passé cinq ou six ans sur le même poste, on peut facilement s'entendre dire qu'on n'est
pas "embauchable directement" par le client, parce qu'on a pas une école de classe A ! Par contre, comme consultant-e, vous faites
très bien l'affaire...
Conséquence immédiate de cette sous-représentation : des salarié-e-s qui
ne sont pas suivi-e-s, pas écouté-e-s, et qui doivent manifester devant leur agence pour qu'une alarme incendie soit mise en place
!
Aux salarié-e-s qui souhaiteraient changer de mission, aucune écoute n'est offerte, et généralement plusieurs mois après, en l'absence de réponses, arrivent les
démissions. Si toutefois la personne en mission s'imagine en parler au client, qui pourra éventuellement ne pas renouveler ladite
mission quelques mois plus tard, qu'elle s'attende à une convocation pour faute... ré-évaluée dernièrement en faute grave "pour faire un exemple". Enfin, en peine de trouver un motif valable, la
direction n'hésitera pas à proposer une rupture conventionnelle (RC pour les intimes),
en vous expliquant qu'elle est très généreuse de révoquer votre CDI avec une indemnité ridicule qui vous évitera l'outrage d'un
licenciement au regard de votre pitoyable travail. Chez ASTEK, en fait, on évite de parler de bilan de carrière, c'est un
gros mot ; les seules formations dispensées sont celles demandées par les clients et enfin, lorsqu'un délégué du personnel
a l'outrecuidance de rappeler l'existence du code du travail, il est rabroué d'un "bolchevik va !".
Bref, vous l'aurez compris, l'intérim a décidément de beaux jours devant
lui chez ASTEK !
Concernant l'information économique, un des CE ne parvenant pas à obtenir des
informations économiques valables, s'est tourné vers le commissaire aux comptes des
sociétés de son périmètre pour mettre fin à la seule réponse de la direction qu'il recevait depuis un moment : "demandez à votre
expert comptable, il vous répondra !".
Et, comme chaque année, l'expert comptable devra entreprendre une action en justice
pour récupérer les documents que la direction refuse de lui fournir... et les attaquera en fin de rapport pour se faire payer. Chez
ASTEK, une phrase qui ne commence pas par "inspection du travail" ou ne termine pas par
"prud'homme" n'est pas entendue.
Au CCE (niveau groupe donc), on s'interroge toujours sur la refacturation de
l'actionnaire principal, cinq ans après, de prestations de frais de management à hauteur de 3
millions et demi ; le tout sans provisionnement ni factures, bien évidemment !! Vue la situation plus qu'alarmante, le CCE a
exercé son droit d'alerte économique... La direction a "contesté fermement le bien
fondé et la légitimité du déclenchement de cette procédure d'alerte" : elle a été déboutée vendredi 16 septembre par le TGI.
Ce que dénoncent les salarié-es d'ASTEK c'est cette gestion catastrophique par ses
dirigeants et les dividendes faramineux remontés chaque année à l'actionnaire : 10 millions l'année dernière, et cette année autant
sont remontés à l'intérieur du groupe... pour quel usage futur ? quel gonflement artificiel de trésorerie ? Mystère...
Rassurons-nous, braves salarié-es que nous sommes, tout cela n'a sans
doute aucun rapport avec le déménagement des actionnaires principaux d'ASTEK à l'Ile Maurice !